Première évaluation du projet SEMA ReACT mené à Kapolowe en RDC
La première phase de l'étude en RDC s'est déroulée entre le 11 mars et le 30 juin 2024. Avant le passage à la deuxième phase, une réunion d'évaluation des résultats de la première phase a été tenue à Kapolowe du 25 au 26 juin 2024, en vue d'améliorer le déroulement des phases suivantes. Au total, 105 personnes ont participé à la réunion, dont des représentants du ministère de la Santé au niveau national, provincial et du district, des agents de santé et plusieurs membres de l'équipe de SEMA ReACT. La réunion s'est concentrée sur la présentation des résultats de la première phase, suivie de discussions et de recommandations. L’artésunate par voie rectale (ASR) n’a pas été utilisé pendant la première phase.
La première phase comportait deux volets:
1. Une évaluation quantitative : des données transversales ont été recueillies dans le cadre d'une enquête par grappes menée auprès de 905 ménages, et une étude longitudinale a été menée dans quatre sites sentinelles de l'étude. Les principales conclusions préliminaires sont les suivantes :
- Plus de 98 pourcents des enfants orientés vers un centre de santé disposant d'artésunate injectable ne sont jamais arrivés au centre, principalement pour des raisons sociales et financières.
- Seuls 36 pourcents des ménages interrogés savaient qu’ils pouvaient contacter un agent de santé communautaire (ASC). Cependant, 93 pourcents de ceux qui étaient informés ont effectivement présenté leur enfant malade à un ASC.
- Les soignants ont indiqué qu’un cas de paludisme avait été suspecté chez plus de la moitié des enfants de moins de 5 ans au cours du mois précédant l'enquête.
- Les soignants ont orienté environ 80 pourcents de ces cas vers un établissement de santé, mais seuls environ 33 pourcents d'entre eux sont arrivés à l’établissement dans les 24 heures suivant la suspicion de paludisme.
- Parmi les personnes qui ont eu accès au système de santé, plus de 98 pourcents ont été testées et traitées.
- Les ruptures de stocks de TDR et de CTA étaient rares.
- La postes de santé sont le principal point de contact avec le système de santé formel utilisé par la population.
- Plus de 90 pourcents des patients traités par CTA pour un paludisme grave ont suivi le traitement jusqu’au bout.
- Une évaluation qualitative : 30 groupes de discussion réunissant les mères des enfants de 6 à 59 mois, ainsi que des interviews des chefs de village et des leaders communautaires ont été menés dans 30 villages de la zone de santé de Kapolowe. Dans les aires de santé sentinelles des interviews ont été menés avec le personnel soignant, les détenteurs des officines pharmaceutiques et les tradipraticiens. La disponibilité de moyens de transport, le mauvais état des routes et le coût ont été cités comme des obstacles importants au recours à des soins de santé formels, comme le montrent les extraits d'entretiens suivants :
C’est souvent la nuit que la maladie s'aggrave et cela rend les déplacements difficiles, surtout dans notre village ici … où nous n'avons pas de motards (bike man) dans la communauté et où nous devons parcourir 7 km à pied sur la route principale où l'on croise des patrouilleurs à qui il faut à chaque fois expliquer la raison de la balade nocturne.
Ce qui nous pousse à garder l'enfant à la maison pendant plusieurs jours, c'est qu'il faut d'abord commencer à chercher un peu d'argent pour l'amener à l'hôpital.
En Zambie et en RDC, l'étude SEMA ReACT se déroule en quatre phases avec une évaluation du déroulement à la fin de chaque phase.