Prise en charge des cas dans la communauté en Zambie
La Zambie a investi massivement dans l’intensification de la prise en charge communautaire des cas de paludisme dans le cadre de la prise en charge intégrée des cas au niveau communautaire (iCCM). Selon les directives nationales et l’approche iCCM, les agents de santé communautaires (ASC) et les assistants en santé communautaire (CHA) reçoivent des outils de diagnostic et des médicaments pour pouvoir prendre en charge les maladies infantiles courantes, y compris le paludisme simple. La composante paludisme cible tous les âges.
Les ASC sont des bénévoles non rémunérés, tandis que les CHA sont employés par le ministère de la Santé et servent de lien entre les établissements de santé et les communautés et, le cas échéant, jouent un rôle important dans la coordination de l’iCCM. Le déploiement des CHA a été assez limité jusqu’à présent en raison de blocages dans le système de recrutement des ressources humaines et des contraintes financières (moins de 1 500 agents déployés et rémunérés sur un objectif national de 5 000 agents d’ici 2020). Les ASC et des CHA sont chargés des missions suivantes dans le cadre de la prise en charge du paludisme simple :
- Réalisation des diagnostics en fonction de leur formation et identification des signes d’alerte.
- Utilisation de TDR dans tous les cas de fièvre pour confirmer le paludisme avant le traitement.
- Administration des médicaments de première intention.
- Administration d’artésunate rectal comme intervention pré-transfert en cas de signes d’alerte.
- Mise en place de mesures pour réduire la température corporelle.
- Suivi des patients, en particulier des enfants de moins de cinq ans.
- Sensibilisation de la communauté à la nécessité de suivre le traitement, l’identification des signes d’alerte et la prévention du paludisme.
- Consignes sur une éventuelle nouvelle consultation si les symptômes persistent.
- Dans les zones où la prévalence est moindre (moins de 200 cas/1 000 habitants/an), les ASC ou les CHA testent et traitent également les membres des foyers et les voisins asymptomatiques dans le cadre d’une approche de détection réactive des cas (RCD) (également appelée « Étape D » ou « Réponse active »).
Si l’administration de suppositoires d’artésunate (ARC) comme intervention pré-transfert par les agents de santé communautaires et les établissements de santé de niveau inférieur était jusqu’à présent limitée, le Centre national d’élimination du paludisme appelle désormais à un nouvel élargissement de cette pratique. Un programme pilote à Serenje en 2017-2018, soutenu par Medicine for Malaria Venture, l’ONG locale MAMaZ et d’autres partenaires, a mis en évidence une amélioration des résultats pour les cas de paludisme grave. Depuis, la Zambie a multiplié les expériences d’utilisation d’artésunate rectal par les agents de santé communautaires dans le cadre de la prise en charge initiale de cas de paludisme grave avant leur transfert en urgence vers des établissements de santé.