Mozambique
Données factuelles concernant le paludisme
Le paludisme est endémique au Mozambique et l’ensemble de la population est considérée comme étant exposée au risque de contracter la maladie.[1] Ce sont les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans qui encourent le plus grand risque de développer une forme grave du paludisme. [1] Le Plasmodium falciparum est responsable de 90 % de l’ensemble des infections palustres, contre 9 % pour le P. malariae et 1 % pour le P. ovale. [1]
Le Mozambique fait partie des quatre pays ayant enregistré les taux les plus élevé de cas de paludisme et de décès dus à cette maladie dans le monde (4,2 % des cas et 3,8 % des décès dans le monde en 2020). [2] Le pays présente la deuxième plus forte prévalence du paludisme en Afrique orientale et australe (17,9 % en 2020), et est l'un des cinq pays présentant les taux les plus élevés d'anémie grave chez les enfants de moins de cinq ans. [2]
Entre 2017 et 2020, le nombre de cas a légèrement chuté de 2 %, passant de 328 à 320 pour 1 000 habitants à risque, tandis que le nombre de décès s’est maintenu à 0,76 pour 1 000 habitants à risque. [2] En 2015, le paludisme a été responsable de 45 % des consultations externes et de 56 % des hospitalisations pédiatriques. [4] Le paludisme est à l'origine de 29 % de l'ensemble des décès à l’hôpital parmi la population générale et de 42 % des décès chez les enfants de moins de cinq ans. [4] La prévalence du paludisme chez les enfants âgés de 6 à 59 mois est restée stable entre 2011 et 2018 à environ 40 %, mais la prévalence d’un faible taux d’hémoglobine dans cette tranche d’âge est passée de 9 % en 2011 à 14 % en 2018.
L’Enquête sur les indicateurs du paludisme (EIP) de 2018 a montré que la prévalence du paludisme varie à travers le pays. Elle est plus élevée dans les régions du Nord et du Centre (allant de 29 % à Sofala à 57 % à Cabo Delgado) et plus faible dans la région du Sud (allant de 1 % dans la ville de Maputo à 35 % à Inhambane). [1]
Entre 2015 et 2018, la proportion de la population ayant dormi sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide (MII) la nuit précédente est passée de 45 % à 68 %. Au cours de la même période, la proportion d’enfants de moins de cinq ans et de femmes enceintes ayant dormi sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide la nuit précédente est passée respectivement de 48 % à 73 % et de 52 % à 76 %. [1]
Prise en charge des cas
L’artésunate injectable est utilisé comme traitement du paludisme grave dans tous les groupes ; l’artésunate rectal sert à traiter les enfants de moins de six ans au niveau communautaire avant leur transfert. [1]
Le paludisme chez la femme enceinte
Le Mozambique met en œuvre les lignes directrices actualisées de l’OMS sur le traitement préventif intermittent pendant la grossesse (TPIg) depuis 2014. Elles recommandent d’administrer le TPIg le plus tôt possible à partir du deuxième trimestre (treize semaines) et à chaque consultation prénatale jusqu’à l’accouchement, à condition qu’il y ait eu un intervalle d’au moins un mois depuis la dernière dose de sulfadoxine-pyriméthamine (SP). [1]
La proportion de femmes enceintes ayant reçu au moins deux doses de traitement préventif intermittent (TPIg2) est passée de 35 % en 2015 à 61 % en 2018. [3] La proportion de femmes enceintes ayant reçu au moins trois doses de traitement préventif intermittent (TPIg3) est passée de 23 % à 41 % sur la même période. [1]
Politiques et pratiques liées au paludisme grave
Recommandations | Traitements |
---|---|
Forte | Artésunate IV |
Forte | Artésunate IM |
Alternative | Quinine IV |
Recommandations | Pré-transfert |
---|---|
Forte | Artésunate IV ou IM |
Alternative | Artésunate rectal |
Recommandations | Traitements |
---|---|
Forte | Artésunate IV |
Alternative | Quinine IV* |
*À cause du risque d’hypoglycémie, la quinine IV doit être administrée en perfusion diluée dans 30 ml de dextrose à 30% sur 8 heures.